28ème
Festival des Films du Monde
Montréal
- Québec
2004
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Les 27 et 28 août 2004, Isabelle
Adjani était à Montréal pour recevoir le
Grand Prix spécial des Amériques, couronnant l'ensemble
de sa carrière. Elle a aussi donné une conférence
de presse ouverte aux journalistes, au public et aux invités
du Festival, ainsi que plusieurs interviews. Voici quelques
extraits d'articles parus au Québec suite à la
présence d'Isabelle au Festival
des Films du Monde.
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Marc-André
Lussier
La Presse
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Une fois installée à
la table des conférences, quand même un brin étonnée
de constater que, dans ce drôle de pays, on accueille les
stars en leur posant des questions au beau milieu d'un "centre
d'achats" (la conférence a eu lieu à l'agora
du Complexe Desjardins), Isabelle Adjani a posé ses verres
fumés devant elle, dévoilant ce regard profondément
bleu, et a commencé par offrir ses excuses.
"J'ai déjeuné avec le merveilleux Denys Arcand.
Nous avons beaucoup rigolé!" a confié celle
à qui le Festival des films du monde rend hommage cette
année en lui décernant un Grand Prix spécial
des Amériques.
Après avoir exprimé sa reconnaissance pour "ce
très joli prix" que lui a remis le directeur Serge
Losique ("J'en suis d'autant plus fière qu'on le remet
à une actrice française pour la toute première
fois", a-t-elle fait remarquer), l'actrice a répondu
aux questions sans faux-fuyants, consentant à s'aventurer
aussi sur le terrain de l'engagement social.
Se tenant souvent le visage à une ou deux mains (une habitude
qu'elle traîne depuis toujours), l'actrice s'est prêtée
à l'exercice avec un aplomb de tous les instants, charmant
spectateurs (nombreux, mais on a déjà vu mieux)
et journalistes par ses propos toujours pertinents. Il aura notamment
été beaucoup question du rapport qu'entretient l'artiste
avec la vie, d'autant plus que la vedette a récemment fait
la manchette en France pour des raisons qui n'ont finalement pas
grand-chose à voir avec le cinéma. |
Nathalie
Petrowski
La Presse |
Malgré le
bonheur qu'elle éprouve encore à faire du cinéma,
elle répète que, si elle avait 20 ans, elle choisirait
un autre métier.
Honnêtement ?
"Absolument. Pas à cause du travail artistique,
mais du reste. Je me dirais oh! là là, je vais
me retrouver en couverture des tabloïds, j'aurai plus de
vie privée. Non, ça ne vaut pas le coup. Ces choses-là
existaient avant, mais pas avec cette ampleur. Aujourd'hui,
il y a une sorte d'intérêt fanatique qui coupe
le public du travail artistique. Les gens ne regardent plus
les films, ils les consomment sur DVD. Ils sont animés
par un appétit féroce et industriel. Tout est
digéré de la même manière. Rien n'est
retenu, et le plaisir de découvrir un film sur grand
écran n'existe plus. Quant aux stars de cinéma
qui portent encore une possibilité de rêve, on
les met sur le même plan que les vedettes des téléréalités.
C'est complètement dingue." |
Florence Meney
Radio-Canada |
Isabelle Adjani souhaite se
faire la messagère de Brigitte Bardot dans son combat
pour sauver les phoques. "J'ai rencontré Brigitte
Bardot, dont j'admire beaucoup la carrière", indique-t-elle,
"elle a eu le courage de partir dans un combat que personne
ne choisissait....je trouve dommage pour un pays aussi protecteur
de l'environnement et aussi tourné vers l'humanisme de
ne pas trouver anormal un acte de barbarie qui touche au monde
animal, mais qui reflète la dignité de l'homme.
Je suis pour la protection des phoques", a conclu sans
ambiguïté Isabelle Adjani.
Mais la plus grande partie de la conférence
de presse a été consacrée à l'évocation
de souvenirs de son imposant parcours. La star a par exemple
longuement parlé de ses années avec François
Truffaut, qui, dit-elle, "m'a apporté l'amour du
cinéma... m'a montré que la technique n'est pas
le contraire de la vérité."
Elle a aussi évoqué le personnage qui lui reste
le plus cher, celui de la touchante Camille Claudel. D'ailleurs,
l'actrice s'est en quelque sorte spécialisée dans
ces personnages intenses de femmes romantiques, tourmentées
et méconnues. "J'aime travailler pour la mémoire
des femmes". Dans cette veine, elle incarnera pour la télévision
une femme de la résistance.
Sur une note douce-amère, Isabelle Adjani a parlé
avec fougue de la difficulté d'être une artiste
célèbre tout en préservant sa vie privée
: "Aujourd'hui, on ne peut être un artiste seulement,
il faut aussi être une personnalité des médias",
déplore-t-elle, ajoutant cependant qu'elle-même
a la chance de faire partie de ceux qui sont écoutés,
ce qui lui permet de toujours regarder si elle peut créer
un précédent positif aux yeux de ses semblables. |
Bernard
Bujold, journaliste québécois, a suivi
Isabelle Adjani lors de la remise de son prix le 27 août
et de la conférence de presse. Il nous offre amicalement
un reportage photo en exclusivité.
"La beauté ne s'explique pas, elle se constate !
En tant que photographe, j'ai pu constater que la beauté
physique et la personnalité d'Isabelle Adjani sont en
parfaite symbiose. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un
dont l'âme et l'image projetée se rejoignent aussi
parfaitement que dans son cas ."
Cérémonie de remise
du Grand Prix des Amériques
27 août 2004 - Cinéma Impérial
© Bernard Bujold - Studio 1
sauf plan de foule © Sylvain Légaré - FFM
Conférence de presse
28 août 2004 - Complexe Desjardins
© Bernard Bujold - Studio 1
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