Biographie 1955-1981

 

Isabelle a 6 ans et rentre à l'école primaire.
©collection personnelle I.Adjani.

Isabelle Yasmine Adjani est née à Paris 17ème le 27 juin 1955. Elle a un frère de quelques années plus jeune, Eric, célèbre photographe. C'est en 1969, au lycée de Courbevoie, que la découvre l'assistant du réalisateur Bernard Toublanc-Michel qui lui propose le rôle principal de son film Le petit Bougnat.

A cette époque, Isabelle vit tranquillement en famille à Gennevilliers. Elle veut préparer une licence en psychologie et pense que le cinéma n'est qu'une activité parallèle de vacances. Mais le sort en décide autrement puisqu'en 1971, Nina Companeez lui propose de tourner Faustine et le bel été. Dès lors Isabelle ne songe plus qu'au théatre et peu après s'inscrit au cours d'art dramatique Florent. Elle est choisie pour un très joli feuilleton télévisé : Le secret des flamands, où elle interprète une jeune Florentine de la Renaissance, puis est remarquée par Robert Hossein qui l'engage pour La maison de Bernarda de Federico Garcia Lorca. La pièce est un triomphe, et passant outre toutes les règles puisqu'elle ne sort pas du Conservatoire National d'Art Dramatique, Isabelle intègre La Comédie Française.

On lui confie les rôles d'Agnès dans L'Ecole des femmes et Marianne dans L'Avare de Molière, puis celui de Soeur Marie-Françoise dans Port Royal de Montherlant, et le merveilleux Ondine dans la pièce du même nom de Jean Giraudoux. Mais elle renonce au contrat exceptionnel de vingt ans qui lui est proposé en 1974, et se retourne vers le cinéma pour tourner La Gifle avec Claude Pinoteau. Le film est récompensé par le Prix Louis Delluc et Isabelle par le Prix Suzanne Bianchetti.

Au printemps 1975 commence le tournage d'Adèle H. avec François Truffaut. Isabelle dira : "Ce que j'ai pu fournir au personnage comme élément caractériel, c'est ma violence de tempérament. Et aussi mon envie de m'investir dans le film. Je voulais tellement faire ce film que j'avais l'impression que comme elle (Adèle) je pouvais balayer tous les obstacles". Isabelle est nominée pour les Oscars et les Césars.

A la fin de l'année Roman Polanski fait appel à elle pour Le Locataire, puis début 1976, André Téchiné lui propose Barocco. "Après Barocco, j'ai acquis de l'assurance, une écoute plus profonde, une observation plus attentive de ce qui m'entoure", confie Isabelle, que Jacques Rouffio réclame alors pour Violette et François. A un journaliste qui lui reproche la simplicité du personnage, Isabelle réplique : "C'est troublant de s'entendre dire que l'on ne peut travailler que dans l'exception. Parce que ça veut dire quoi, l'exception ? Jouer des personnages fous, hystériques, extravagants, des personnages théatraux ! C'est une arme à double tranchant. D'un autre côté, j'en suis ravie, puisque c'est cela qui m'intéresse...".

A l'automne 1977, Hollywood la réclame pour Driver de Walter Hill. Isabelle est surprise par un tournage bien plus paisible que ceux qu'elle a connus en France : "Pour The Driver, il n'y avait que des gens apparemment sans problème. Ce n'était pas le moment d'associer talent et hystérie ! Ils étaient plus discrets, plus techniciens peut-être. Remarquablement calmes ! Et moi aussi j'étais calme !". Elle rentre en Europe pour entamer, dès l'été 1978, Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog. Le film sort sur les écrans début 1979, et c'est un échec financier retentissant. Mais Isabelle le défendra avec force :"Voilà trop longtemps que je suis dégoutée par ce qui marche et ce qui ne marche pas pour que je continue à m'y intéresser ! Et je suis bien contente d'y être maintenant indifférente ! Herzog est l'un des metteurs en scène les plus intéressants qui soit actuellement dans le monde.".

Fin 1978, Isabelle et Téchiné se retrouvent pour Les Soeurs Brontë. Elle incarne Emily, l'auteur du mythique Les Hauts de Hurlevent. Son frère Brandwell est interprété par un jeune comédien inconnu, Pascal Greggory...qu'elle retrouvera quinze ans plus tard pour La Reine Margot. Le film représente la France au Festival de Cannes 1979. Et quelques mois plus tard, au lieu de reprendre le chemin des planches de théatre comme elle en avait l'intention, Isabelle donne naissance à Barnabé, fils de Bruno Nuytten, chef-opérateur fétiche de Téchiné...

En 1981 Isabelle Adjani fait un retour fracassant puisque trois nouveaux films, tournés en 1980, sont à l'affiche. Clara et les chics types sort en janvier, Possession et Quartet sont présentés à Cannes. Isabelle obtient le Prix d'interprétation féminine à la fois pour le film de Zulawski et celui de James Ivory. Déjà à cette époque on reproche à Isabelle une trop longue absence, ce à quoi elle répond :"Cette inactivité professionnelle m'a permis de beaucoup réfléchir. Et j'ai fini par me dire qu'il faudrait penser à ce que moi j'ai envie de faire plutôt que d'attendre que quelqu'un arrive et me dise "Votre désir imaginaire, je l'ai entre les mains. Voilà le script !". Attendre cela c'est idiot.". Quelques années plus tard elle achètera les droits du livre Camille Claudel et produira le film...

Mais en attendant, Isabelle enchaîne coup sur coup L'année prochaine si tout va bien, sorti fin 1981, et Tout feu tout flamme, sorti en janvier 1982. Puis en février elle est enfin consacrée par le César de la meilleure interprète féminine pour Possession. Quelle série magistrale ! Partout on titre "Adjani Diva" !

Isabelle a 17 ans et triomphe dans "Ondine" à la Comédie Française.

Isabelle a 26 ans et est interviewée à la télévision pour l'émission d'Eve Ruggieri, pendant le Festival de Cannes 1981.
©Benoît Barbier / Première n°51.

 
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