LA TRAVIATA

© Opéra de Paris

 

Le compositeur

Né en 1813 à Le Roncole, hameau proche de Busseto, mort à Milan en 1901, Giuseppe Verdi a composé une trentaine d'opéras. Parmi les plus célèbres : Nabucco, Ernani, Attila, Macbeth, Luisa Miller, Rigoletto, Il Trovatore, La Traviata, I Vespri siciliani, Simone Boccanegra, Un Ballo in maschera, La Forza del destino, Don Carlo, Aïda, Otello, Falstaff. Il est également l'auteur d'une Messa da Requiem. Il abandonne progressivement le bel canto classique au profit d'une expression vocale plus dramatique ; les dernières oeuvres de Verdi verront la disparition du récitatif et l'avènement d'un discours musical continu.

L'oeuvre

Le livret de Piave s'inspire de la pièce d'Alexandre Dumas fils, La Dame aux camélias (1852), elle-même tirée de son roman, fondé sur la vie d'Alphonsine Duplessis, célèbre demi-mondaine parisienne qui mourut de la tuberculose en 1847. L'opéra fut un fiasco lors de sa création à La Fenice en 1853, surtout du fait d'une distribution médiocre. Peut-être, aussi, le public fut-il désarçonné par le langage musical novateur de Verdi : pour la première fois, le compositeur empruntait un sujet d'opéra à la littérature de son temps et abandonnait tout contexte historique pour s'attacher à la peinture d'un univers quotidien, à la recherche d'une émotion tout intérieure et du réalisme psychologique. Certes, airs et cabalettes sont toujours présents et les scènes de fête du premier et du second acte sont écrites dans un style brillant et enlevé, mais dans les scènes intimistes, la musique tourne le dos à la virtuosité vocale encore en vogue à l'époque et joue sur les demi-teintes. Les airs de Violetta sont empreints d'un climat d'intériorité qui exprime à merveille la force d'âme du personnage. Jamais auparavant Verdi ne s'était autant attaché à l'évolution psychologique d'une de ses héroïnes : l'amour naissant, la passion, la souffrance, le sacrifice sont dépeints avec une grande justesse. La censure de l'époque avait refusé que l'oeuvre fût jouée en costumes contemporains, aussi l'action fut-elle transposée au temps de Louis XIV. Il fallut attendre 1906 pour que La Traviata soit enfin représentée en Italie en costumes du XIXe siècle. L'opéra fut repris un an après sa désastreuse création, au Teatro San Benedetto de Venise, avec cette fois-ci une distribution conforme aux souhaits du compositeur. Verdi avait remanié la partition pour l'occasion et l'oeuvre connut un succès triomphal qui ne se démentit plus par la suite : La Traviata est, de nos jours, l'opéra le plus populaire de Verdi.

La création

La première version de La Traviata fut créée à La Fenice de Venise le 6 mars 1853, la version remaniée au Teatro San Benedetto le 5 mai 1854. La création française eut lieu au Théâtre Italien le 6 décembre 1856.

L'oeuvre à l'Opéra de Paris

La Traviata a été représentée pour la première fois au Palais Garnier le 24 décembre 1926 avec Fanny Heldy dans le rôle de Violetta et Georges Thill dans celui d'Alfredo. Parmi les nombreux interprètes de cette oeuvre, on peut citer, entre autres : Janine Micheau, Renée Doria, Jacqueline Brumaire, Andrée Esposito, Andréa Guiot et Katia Ricciarelli (Violetta), Beniamino Gigli, Nicolaï Gedda, Alain Vanzo et Alberto Cupido (Alfredo), Ernest Blanc, Robert Massard, Louis Quilico, Gabriel Bacquier et Leo Nucci (Germont). Une nouvelle production a été donnée en 1986. Cecilia Gasdia interprétait le rôle de Violetta, Giacomo Aragall celui d'Alfredo et Lajos Miller celui de Germont, sous la direction de Zubin Mehta et dans une mise en scène, des décors et des costumes de Franco Zeffirelli. La Traviata entre au répertoire de l'Opéra Bastille le 20 décembre 1997, dans une mise en scène de Jonathan Miller, avec, en alternance, Angela Gheorghiu, Victoria Loukianetz, Cristina Gallardo-Domas, Patricia Racette (Violetta), Ramon Vargas, Vladimir Grishko, Marcelo Alvarez (Alfredo), Alexandru Agache, Leo Nucci (Giorgio Germont), sous la direction de James Conlon. C'est cette production qui est de nouveau à l'affiche.

Argument - Acte I

Violetta Valéry, une demi-mondaine, donne une grande réception. On lui présente le jeune Alfredo Germont, secrètement amoureux d'elle. Violetta, saisie d'un malaise soudain, demande qu'on la laisse seule. Alfredo, toutefois, reste avec elle. Il lui déclare son amour, que la jeune femme, bien que touchée, ne semble pas prendre au sérieux. Les invités prennent congé et, restée seule, Violetta s'avoue troublée par ce jeune homme. Mais elle se ressaisit : sa destinée n'est pas de vivre pour l'amour d'un seul homme, elle doit rester libre et parcourir tous les chemins du plaisir.

ACTE II

Premier tableau

Violetta a fini par céder à l'amour d'Alfredo et s'est réfugiée avec lui dans sa maison de campagne. Giorgio Germont, le père d'Alfredo, se présente. Il demande à Violetta de renoncer à son fils et évoque sa fille, qui ne peut se marier à cause de la liaison scandaleuse de son frère. Comprenant que son passé la poursuivra toujours, Violetta cède : elle quittera Alfredo et reprendra son ancienne vie. Germont prend congé, ému par la noblesse de cette femme qu'il a contrainte au sacrifice. Le retour d'Alfredo la surprend et elle s'éclipse après des adieux que le jeune homme ne comprend pas. Sans rien dire de sa visite à Violetta, Germont cherche à consoler le désespoir de son fils en lui vantant les vertus de la vie familiale. Mais Alfredo ne songe qu'à retrouver Violetta.

Deuxième tableau

La fête bat son plein chez Flora Bervoix, une amie de Violetta. Alfredo surgit. Violetta fait à son tour son entrée, accompagnée du baron Douphol. Partagée entre le désir de s'expliquer et la promesse qu'elle a faite à Germont, elle finit par prétendre qu'elle aime Douphol. Fou de rage, Alfredo jette une poignée de billets au visage de Violetta devant tous les invités, la payant ainsi de ses trois mois d'amour. Germont, qui a suivi son fils, lui reproche d'insulter une femme de cette manière.

ACTE III

Violetta, gravement malade, est abandonnée de tous. Alfredo, à qui son père a enfin avoué la vérité, se précipite à son chevet. Il demande à Violetta de lui pardonner. Germont vient à son tour rendre visite à la jeune femme, qu'il considère à présent comme sa fille, mais celle-ci est à bout de forces. Un dernier sursaut de vie semble la ranimer, puis elle retombe, morte.

 
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